En ce 24 juin, jour de la fête nationale du Québec, je suis convaincu que nous avons tout pour bâtir collectivement la 5e révolution socioéconomique. Il ne nous manque que le courage de changer, politiquement et économiquement.
Dans l’histoire, les grandes transformations socioéconomiques ne se sont jamais limitées à l’arrivée d’une nouvelle technologie. Une révolution ne s’impose que lorsqu’au moins une innovation majeure est adoptée dans chacun des trois piliers fondamentaux : l’énergie, le transport et la communication. Ce sont ces « triplets socioéconomiques » qui, ensemble, reconfigurent les modèles d’affaires, les structures de production, la nature de la richesse et les acteurs économiques dominants.
Depuis le milieu du 18e siècle, quatre grandes révolutions et évolution ont marqué l’organisation de nos sociétés. Chaque fois, c’est un nouvel équilibre entre les triplets qui a permis le basculement. Aujourd’hui, nous sommes en pleine évolution 4.0, celle de la société numérique.
Elle a profondément transformé notre rapport à l’information, en plaçant les données au centre de la création de valeur. Elle a permis des gains notables en agilité, en rapidité d’exécution et en intelligence organisationnelle. Portée par la montée en puissance des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), cette évolution a propulsé les entrepreneurs technologiques au rang de figures dominantes de notre époque. L’automatisation, autrefois centrée sur les tâches manuelles, s’étend désormais à une part croissante du travail intellectuel.
Nous vivons une évolution technologique, mais pas encore une transformation systémique. Du côté de l’énergie, les renouvelables progressent, mais peinent encore à remplacer pleinement le pétrole et le gaz. En transport, aucune innovation majeure n’a bouleversé le modèle depuis un demi-siècle. La voiture autonome tient davantage du gadget que d’une véritable rupture. Sur le plan de la communication, beaucoup d’entreprises restent ancrées dans des logiques organisationnelles issues du début du XXe siècle, qui freinent les échanges : structures hiérarchiques rigides, silos fonctionnels, rôles hyper-spécialisés et optimisation locale sans cohérence globale.
Résultat : une productivité en berne, une croissance à bout de souffle et des dirigeant·e·s qui peinent à renouveler le modèle d’affaires de leur entreprise.
Une cinquième révolution commence timidement à poindre. Plus discrète. Moins spectaculaire. Mais peut-être plus profonde. Une révolution post-croissance, marquée par une régionalisation des activités, une revalorisation du travail manuel, et une réconciliation entre économie, écologie et société. Une révolution qui ne cherche plus à produire plus et à tout accélérer, mais à durer.
Vos commentaires, critiques ou ajouts sont les bienvenus : c’est ensemble que nous pourrons maîtriser l’évolution 4.0, qui s’accélère, et jeter les bases d’une 5e révolution plus ancrée, plus résiliente, plus humaine.