Dans ce contexte, toutes les activités économiques ne seront pas exposées de la même manière. On peut les regrouper en trois grandes catégories.
Les activités physiques, comme l’agriculture, la construction ou la fabrication, seront de plus en plus essentielles à la résilience, car bon nombre d’entre elles sont difficiles à automatiser en raison de leur nature variable. Nourrir, loger, transporter et réparer ne seront jamais des fonctions secondaires.
Les activités hybrides, comme la santé, l’éducation, les services communautaires ou à la personne, reposent sur leur proximité avec les besoins humains, leur enracinement local et leur relation directe avec les personnes. Ce sont des activités peu délocalisables et difficilement automatisables, qui jouent un rôle structurant dans la cohésion sociale et les services essentiels.
Enfin, les activités intellectuelles, comme la finance, les services professionnels ou les communications, sont aujourd’hui les plus exposées à deux chocs simultanés : l’IA et l’énergie nécessaire au maintien d’activités complexes, abstraites ou énergivores.
Depuis un siècle, les activités intellectuelles ont prospéré grâce à une énergie abondante, bon marché et très rentable, mesurée par le taux de retour énergétique, ou TRE, qui correspond au ratio entre l’énergie produite et l’énergie nécessaire pour la produire. Plus le TRE est élevé, plus il reste d’énergie disponible pour faire fonctionner l’économie. Entre les années 1970 et 2000, le pétrole offrait un TRE supérieur à 30 pour un. Aujourd’hui, les sources fossiles et renouvelables affichent des TRE généralement inférieurs à 15 pour un, ce qui réduit l’énergie nette disponible pour soutenir des activités non essentielles ou fortement énergivores.
Dans ce nouveau contexte, émergent des produits, services ou activités que l’on peut qualifier de zombies, dont l’utilité ou la rentabilité risque de diminuer sous l’effet combiné de la baisse du TRE, de la montée rapide de l’IA et de la pression croissante de la métacrise. Bien qu’ils puissent sembler prometteurs en 2025, plusieurs signaux faibles laissent entrevoir un déclin marqué, voire une disparition d’ici 2040.
Votre entreprise, vos produits, vos services ou votre emploi reposent-ils sur une réalité du passé ou sur une nécessité pour l’avenir ? Sont-ils zombies ou sont-ils porteurs d’avenir ?