Nous vivons désormais dans un monde où l’instabilité et l’incertitude sont devenues la norme. Chaque jour, il faut en faire davantage, aller plus vite, livrer, s’ajuster.
Cette pression permanente porte un nom : le principe de la Reine rouge. Il vient d’un passage du roman « De l’autre côté du miroir », la suite du roman « Alice au pays des merveilles », où la Reine explique à Alice qu’il faut courir aussi vite que possible simplement pour rester à la même place. Cette image a été reprise en biologie pour décrire la pression d’adaptation continue des espèces dans un environnement qui évolue sans arrêt.
Dans le monde des affaires, la logique est similaire. Il faut sans cesse courir pour maintenir sa position. Beaucoup de dirigeant·es en font l’expérience. Malgré les efforts, l’engagement, les investissements et l’innovation, l’impression qui persiste est celle de faire du surplace. Comme un hamster dans sa roue. L’énergie déployée est considérable, mais le mouvement ne mène à aucune véritable avancée.
Ce n’est pas un manque de volonté ou de compétence. C’est un signal. Celui qu’un changement de posture devient nécessaire. Ralentir non pas pour vous retirer, mais pour faire autrement. Pour prendre le temps de redéfinir vos ambitions, de repenser votre modèle d’affaires, et de concilier performance et robustesse afin de tenir dans la durée sans mettre en péril votre santé et celle de votre entreprise.
La performance repose sur deux piliers. L’efficacité, qui consiste à faire les bonnes choses. Et l’efficience, qui consiste à les faire de la bonne manière, avec un minimum de ressources. Cette équation ne suffit plus dans le contexte économique actuel.
La robustesse ne remplace pas la performance. Elle la complète et l’encadre. Loin d’être un réflexe conservateur, elle représente une stratégie lucide dans un monde instable et incertain. C’est une manière de bâtir des entreprises capables de durer, de traverser les crises et de rester alignées avec ce qui compte vraiment. Elle permet de continuer à atteindre vos objectifs, même lorsque les conditions changent. Elle protège vos équipes, vos savoirs et vos capacités opérationnelles. Elle crée l’espace nécessaire pour absorber les imprévus et vous ajuster en cours de route sans tout remettre en question.
La conciliation entre performance et robustesse offre une réponse concrète au dilemme entre la fin du mois et la fin du monde. La performance répond aux exigences du présent en livrant ce qui est attendu tout en générant un bénéfice net suffisant, capable de rémunérer les efforts et les risques consentis, tout en nourrissant la robustesse. Cette dernière prépare l’avenir en créant l’espace nécessaire pour faire face aux imprévus, qu’il s’agisse de cygnes noirs, ces événements rares, imprévisibles et à fort impact, ou de rhinocéros blancs, ces risques bien connus mais trop souvent ignorés jusqu’à ce qu’ils deviennent inévitables.
